Le Mont Saint-Michel se hisse au milieu d’une immense baie envahie par les plus grandes marées européennes. Ce fascinant monument cumul les époques et les fonctions, à la fois refuge d’ermites, sanctuaire, monastère bénédictin, abbaye, forteresse, prison …
Il se situe dans la région Basse-Normandie, dans le département de la Manche. Le Mont Saint Michel tire son nom d’un îlot rocheux consacré à saint Michel. C’est là que l’abbaye du Mont-Saint-Michel fut construite. Le Mont Saint-Michel est l’un des premiers sites inscrits par l’UNESCO sur la liste du patrimoine mondial.
C’est là que le 16 octobre 709 et à la demande de l’Archange Michel, le « chef des milices célestes », l’évêque d’Avranches, construisit et consacra une première église.
Le Mont était alors rattaché au diocèse d’Avranches, en Neustrie. En 867, le traité de Compiègne attribua l’Avranchin à la Bretagne : c’était le début de la période « bretonne » du mont Saint-Michel. L’Avranchin, tout comme le Cotentin ne faisaient pas partie du territoire concédé à Rollon lors de l’établissement des Normands en 911, le mont Saint-Michel restait provisoirement breton. Il l’était encore en 933 lorsque Guillaume Ier de Normandie récupéra l’Avranchin : la frontière était alors fixée à la Sélune, fleuve côtier qui se jetait à l’est du Mont.
En 966, à la demande du Duc de Normandie, une communauté de bénédictins s’établit sur le rocher. L’église préromane y fut alors élevée avant l’an mil.
Quelques décennies plus tard, en 1009, la frontière sud de l’Avranchin (et, partant, de la Normandie) fut déplacée jusqu’au Couesnon, fleuve côtier dont l’embouchure marqua pendant des siècles la limite officielle entre la Normandie et la Bretagne (bien avant d’être remplacée par une limite topographique fixe).
L’histoire et la légende se brouillent à cette date. Les textes de l’époque ne précisent pas le sort du mont Saint-Michel (ni sa localisation par rapport au Couesnon), mais son rattachement à la Normandie est attesté quelques décennies plus tard.
Quoi qu’il en soit, le mont Saint-Michel aura été breton de 867 à 1009 ou, dans le cas où la légende du basculement du Couesnon serait exacte, de 867 aux environs de 1050 – c’est-à-dire un peu plus d’un siècle. Depuis lors, le mont Saint-Michel est considéré normand. La limite officielle entre la Bretagne et la Normandie est désormais fixée indépendamment de la localisation d’un cours d’eau – et précisément à 4 km à l’ouest, au pied du massif de Saint-Broladre. Il n’est donc plus possible pour le Mont de changer de région administrative, ni de département.
Les habitants du Mont-Saint-Michel s’appellent les Montois et les Montoises.
Au 11ème siècle, l’église abbatiale romane fut fondée sur un ensemble de cryptes, au niveau de la pointe du rocher et les premiers bâtiments conventuels furent accolés à son mur nord.
Au 12ème siècle, les bâtiments conventuels romans furent agrandis à l’ouest et au sud.
Au 13ème siècle, une donation du roi de France Philippe Auguste à la suite de la conquête de la Normandie, permit d’entreprendre l’ensemble gothique de la Merveille : deux bâtiments de trois étages couronnés par le cloître et le réfectoire.
Au 14ème et 15ème siècle, la guerre de cent ans rendit nécessaire la protection de l’abbaye par un ensemble de constructions militaires qui lui permit de résister à un siège de plus de trente ans.
le choeur roman de l’église abbatiale, effondré en 1421 fut remplacé par le choeur gothique flamboyant à la fin du Moyen-Age.
Ce grand foyer spirituel et intellectuel fut avec Rome et Saint-Jacques de Compostelle l’un des plus importants pèlerinages de l’Occident médiéval. Pendant près de mille ans des hommes, des femmes, des enfants sont venus, par des routes appelées « chemin de Paradis », chercher auprès de l’Archange du jugement, peseur des âmes, l’assurance de l’éternité.
Pendant la Révolution Française, l’Abbaye du Mont Saint Michel devient une prison. Un siècle plus tard, en 1863, elle est fermée sous le règne de napoléon III. Durant la Belle Époque, le tourisme s’accroît et le Mont Saint Michel prend son essor dans les années 50.
Mais l’Abbaye Saint-Michel nécessitera d’importants travaux de restauration à partir de la fin du 19ème siècle. Elle est confiée depuis 1874 au service des monuments historiques.
La célébration du millénaire monastique en 1966 a précédé l’installation d’une communauté religieuse dans l’ancien logis abbatial perpétuant la vocation première de ce lieu : la Prière et l’Accueil.
[Le Mont Saint Michel en histoire et en photos : une soeur du couvent] [Le Mont Saint Michel en histoire et en photos : le cloitre de la cathédrale] [Le Mont Saint Michel]
En effet, depuis 2001 des frères et des soeurs des Fraternités monastiques de Jérusalem, venues de l’église Saint-Gervais de Paris, assurent une présence religieuse toute l’année. Ils remplacent les moines bénédictins, qui étaient présents au Mont depuis 1966. Ils sont les locataires du Centre des monuments nationaux et n’interviennent pas dans la gestion de l’abbaye.
[Le Mont Saint Michel en histoire et en photos : une salle de la cathédrale] [une salle de la cathédrale du Mont Saint Michel] [une salle de la cathédrale du Mont Saint Michel]
Ainsi, chaque jour, la communauté se retrouve pour les offices dans l’abbatiale (ou dans la crypte Notre-Dame des Trente Cierges en hiver), rendant ainsi à l’édifice sa destination originelle, pour prier et chanter la gloire de Dieu. Cela permet d’attirer des visiteurs et pèlerins qui, nombreux, viennent assister aux diverses célébrations.
Le Mont St Michel et sa baie sont l’un des sites touristiques les plus visités de France, l’un des plus connus d’Europe. Chaque année, plus de 3 millions de visiteurs viennent du monde entier pour l’admirer. On vient également au Mont Saint Michel pour y déguster les célèbres omelettes de La Mère Poulard.
Mais les conditions de visite ne sont plus à la hauteur ni des attentes du public et encore moins de la renommée du lieu.
En 1995, face au phénomène d’ensablement naturel qui menace le Mont et sa baie, les pouvoirs publics décident de réagir. Après 10 années d’études, c’est en 2005 que la phase opérationnelle des travaux débute. Elle devrait s’achever en 2015. Tout a donc été repensé pour que le Mont et sa baie retrouve sa magie peu à peu perdue.
Depuis avril 2012, l’accès de la digue aux voitures est fermé et le parcours des visiteurs a été entièrement repensé. L’exploitation d’un nouveau parking de 450 000 mètres carrés et d’un système de navettes a nécessité l’aménagement de services annexes. En 2014, l’opération s’achèvera par la destruction de la digue-route insubmersible et la mise en fonction du pont-passerelle, qui se posera sur un terre-plein surmonté d’un gué submersible.
[le parking exterieur du Mont Saint Michel avant les travaux de désensablage]